Le roi Henri Ier
Né vers 1068, on sait très peu de choses sur les débuts de la vie d'Henri : fils cadet de Guillaume le Conquérant, il ne s'attendait pas à devenir roi.
Voir également: Historia Regum BritanniaeHéritant du trône de son frère aîné Guillaume II, Henri embrasse son nouveau rôle avec enthousiasme, introduisant des réformes modernisatrices et centralisant les pouvoirs de la couronne.
C'était un dirigeant instruit et décisif. Comme il était le seul frère à savoir lire et écrire et qu'il parlait couramment l'anglais, il se mérita le surnom de Henry Beauclere, qui signifie bon écrivain.
Son accession au rang de roi et son règne ultérieur n'ont cependant pas été exempts de difficultés, qui ont commencé avec la mort de son père en 1087.
Dans son héritage, Guillaume le Conquérant, qui a perdu un fils à la suite d'un accident de chasse, laisse ses terres patrimoniales de Normandie à son fils aîné Robert, son fils cadet William Rufus est destiné à recevoir l'Angleterre tandis qu'Henri reçoit une somme d'argent considérable ainsi que les terres de sa mère dans le Buckinghamshire et le Gloucestershire.
Cependant, les frères sont loin d'être satisfaits de cet arrangement et continuent à se faire la guerre pendant toute leur vie.
Guillaume II (Rufus)
William Rufus est couronné roi Guillaume II d'Angleterre et fait immédiatement confisquer l'héritage foncier d'Henri, tandis que Robert conserve son pouvoir en Normandie tout en réclamant une partie de l'argent d'Henri.
Henri refuse cette proposition impertinente et se voit proposer un autre arrangement, cette fois sous la forme d'un échange : une partie de son argent contre un titre de comte dans l'ouest de la Normandie.
Tout compte fait, pour Henri, qui s'est retrouvé sans terre, cette offre peut s'avérer lucrative, lui permettant d'accroître son pouvoir et d'étendre son champ d'action.
Henry s'est montré à la hauteur de la situation et a bien géré ses terres, indépendamment de son frère, laissant Robert et William dans l'expectative.
La prochaine étape consiste à réclamer à son frère les terres qu'il lui a volées et, en juillet 1088, il se rend en Angleterre pour persuader Guillaume de les lui rendre. Malheureusement, ses demandes restent lettre morte.
Entre-temps, en France, Odo, l'évêque de Bayeux, avait réussi à convaincre Robert qu'Henri était de connivence avec Guillaume, ce qui lui valut d'être emprisonné à son retour en France et d'y rester pendant tout l'hiver, avant d'être libéré grâce à l'intervention de certains secteurs de la noblesse normande.
Bien qu'Henri ait été déchu de son titre, son emprise sur la Normandie occidentale est toujours palpable, ce qui crée de l'animosité entre Henri et Robert.
Entre-temps, Guillaume n'avait pas renoncé à ses tentatives de voir son frère Robert dépouillé de son duché. Il avait en effet réussi à convaincre Conan Pilatus de Rouen de se retourner contre Robert, forçant une bataille de rue à éclater entre Conan et les partisans ducaux. Au milieu de cette bataille, Robert se retourna et battit en retraite, tandis qu'Henri se battait vaillamment, capturant finalement Conan et l'emmenant à Rouen.Castle où il a ensuite été propulsé du toit.
Un tel spectacle constituait un message symbolique important pour tous ceux qui cherchaient à se rebeller et Henry acquit rapidement une image de plus en plus populaire et proéminente, au grand dam de ses frères.
Cela a donné lieu à un nouvel accord entre Guillaume II et le duc Robert, le traité de Rouen, un accord visant à se soutenir mutuellement, à offrir des terres et à exclure leur frère de la procédure.
La guerre est imminente et Henry est laissé à l'écart. Il commence à rassembler une armée alors que les forces de son frère sont déjà sur le front et avancent. Henry tente de tenir bon mais il est facilement submergé.
Dans les années à venir, Robert rejoindra la première croisade, permettant à Guillaume de prendre temporairement le contrôle de la Normandie. À cette époque, Henri semble assez proche de son frère en Angleterre, à tel point qu'un après-midi fatidique d'août 1100, Guillaume et son frère Henri assistent à une chasse dans la New Forest. Ce sera la dernière chasse de Guillaume qui sera mortellement blessé par une flèche tirée par l'homme d'affaires.baron Walter Tirel.
Henry comprend immédiatement qu'il s'agit là d'une occasion en or de prendre le contrôle de la ville et se rend à Winchester où il pose sa revendication. Avec un soutien suffisant des barons, il occupe le château de Winchester.
Quatre jours seulement après la mort de son frère, il est couronné roi à l'abbaye de Westminster. Pour son premier acte en tant que roi, il tient à donner un sens fort et indéniable à la légitimité de son règne, en présentant une charte de couronnement qui expose ses projets pour le pays. Il s'agit notamment de réformer les politiques ecclésiastiques de son frère et de faire appel aux barons, en veillant à ce que leurs droits de propriété soient respectés et à ce qu'ils soient protégés.respecté.
Il a clairement indiqué qu'il ouvrait une nouvelle ère, une ère de réforme, de paix et de sécurité.
En modernisant l'administration royale, il a continué à gagner le soutien nécessaire, en offrant de nouvelles terres et de nouvelles perspectives.
Au cours de son règne, il modifie considérablement le système judiciaire royal, ce qui lui vaut le nom de "Lion de la justice", car le système s'avère efficace, voire sévère.
Roger de Salisbury a été à l'origine du développement de l'Échiquier royal au cours de son règne, tandis qu'en Normandie, il a mis en place un cadre juridique similaire afin d'administrer ses terres de manière plus efficace.
Son règne était inextricablement lié à l'Église, mais au cours de son règne, cette relation a été remise en question par son désir d'instaurer de nouvelles réformes, ce qui a conduit à la controverse sur l'investiture. Ce conflit s'inscrivait dans une lutte plus large dans l'Europe médiévale sur la capacité de choisir les évêques et les abbés, ainsi que le pape.
Dans sa vie privée, il a épousé Matilda, la fille de Malcolm III d'Écosse, qui s'est avérée être un bon choix, remplissant ses fonctions de régente, s'impliquant dans la gouvernance et produisant des héritiers au trône.
Bien entendu, comme beaucoup de rois de l'époque, Henri a pris plusieurs maîtresses, produisant plusieurs enfants illégitimes, dont on pense qu'ils sont au nombre de treize filles et neuf fils, qu'il aurait tous entretenus.
Pendant qu'il continue à consolider son pouvoir, il y a encore suffisamment d'individus, comme l'évêque Flambard, qui soutiennent Robert et peuvent semer le chaos.
Les deux frères se rencontrent à Alton, dans le Hampshire, pour tenter de négocier un traité de paix qui semble régler certains des points de désaccord en suspens.
Néanmoins, le traité n'est pas assez puissant pour empêcher Henri de mettre ses plans à exécution, si bien qu'il finit par envahir la Normandie non pas une, mais deux fois. En 1106, à la bataille de Tinchebray, il vainc finalement son frère et revendique la Normandie.
Bataille de Tinchebray
La bataille, qui n'a duré qu'une heure, a eu lieu le 28 septembre 1106. Les chevaliers d'Henry ont remporté une victoire importante qui a entraîné la capture et l'emprisonnement de son frère Robert et son incarcération ultérieure au château de Devizes. Le dernier lieu de repos de Robert était destiné à être le château de Cardiff : toujours emprisonné, il y est mort en 1134.
Robert étant destiné à vivre le reste de ses jours derrière les barreaux, son héritier légitime Guillaume Clito continue de revendiquer le duché, mais Henri conserve la Normandie et l'Angleterre jusqu'à sa propre mort.
En 1108, les intérêts d'Henri semblent menacés par la France, l'Anjou et la Flandre, tandis qu'il est contraint d'envoyer des troupes au Pays de Galles pour réprimer les rébellions qui éclatent de l'autre côté de la frontière.
Le règne d'Henri continue d'être marqué par des problèmes, en particulier lors du naufrage du White Ship au large des côtes normandes en novembre 1120, qui ne laisse qu'un seul survivant sur 300 personnes. Plus important encore pour Henri, parmi les noyés se trouvaient son seul fils légitime et héritier William Adelin, ainsi que deux de ses demi-frères et sœurs. Un événement aussi tragique pour la maison royale entraîne une crise de succession.et a donné lieu à une période connue sous le nom d'Anarchie.
Cette crise a fait de sa fille Mathilde le seul héritier légitime, bien que beaucoup aient des doutes sur son rôle de reine puisqu'elle était mariée à Geoffrey V, comte d'Anjou, un ennemi de la Normandie.
Les désaccords sur la succession se poursuivront longtemps après la mort d'Henri en 1135, menant à une guerre dévastatrice entre Étienne de Blois, le neveu du roi, et Mathilde et son mari, les Plantagenêt.
L'histoire du roi Henri Ier ne fait que commencer...
Voir également: Les 7 meilleurs séjours dans les pharesJessica Brain est une rédactrice indépendante spécialisée dans l'histoire, basée dans le Kent et amoureuse de tout ce qui est historique.