"Né et éduqué dans ce pays, je me glorifie au nom de la Grande-Bretagne.

C'est ainsi que s'exprimait le roi George III, le premier de la lignée hanovrienne à être né et élevé en Angleterre, à parler anglais sans accent et à ne jamais se rendre dans la patrie de son grand-père, le Hanovre. Ce roi voulait prendre ses distances par rapport à ses ancêtres allemands et asseoir son autorité royale tout en présidant aux destinées d'une Grande-Bretagne de plus en plus puissante.

Malheureusement pour George, il n'atteindra pas tous ses objectifs, car sous son règne, plus que jamais, l'équilibre des pouvoirs s'est déplacé de la monarchie vers le parlement et toute tentative de rééquilibrage a échoué. En outre, alors que les succès de la colonisation à l'étranger et de l'industrialisation ont conduit à une plus grande prospérité et à l'épanouissement des arts et des sciences, son règne sera surtout connu pour lela perte désastreuse des colonies américaines de la Grande-Bretagne.

George III commence sa vie à Londres, où il naît en juin 1738, fils de Frédéric, prince de Galles, et de son épouse Augusta de Saxe-Gotha. Alors qu'il n'est encore qu'un jeune homme, son père meurt à l'âge de quarante-quatre ans, laissant George devenir l'héritier présomptif. Voyant désormais la ligne de succession différemment, le roi offre à son petit-fils le palais St James le jour de son dix-huitième anniversaire.

George, Prince de Galles

Le jeune George, devenu prince de Galles, refuse l'offre de son grand-père et reste principalement guidé par l'influence de sa mère et de Lord Bute. Ces deux personnalités resteront influentes dans sa vie, le guidant dans son mariage et plus tard dans la politique, puisque Lord Bute deviendra Premier ministre.

Entre-temps, George s'est intéressé à Lady Sarah Lennox, qui, malheureusement pour lui, a été jugée inapte à l'épouser.

Cependant, à l'âge de vingt-deux ans, la nécessité de trouver une épouse convenable se fait encore plus pressante, car il est sur le point de succéder au trône de son grand-père.

Le 25 octobre 1760, le roi George II meurt subitement, laissant son petit-fils George hériter du trône.

Le 8 septembre 1761, George épouse Charlotte de Mecklenburg-Strelitz, qu'il rencontre le jour même de leur mariage. Cette union s'avérera heureuse et productive, avec quinze enfants.

Le roi George et la reine Charlotte avec leurs enfants

Deux semaines plus tard, George est couronné à l'abbaye de Westminster.

En tant que roi, le mécénat de George III en faveur des arts et des sciences sera un trait dominant de son règne. Il a notamment contribué au financement de la Royal Academy of Arts et était lui-même un collectionneur d'art passionné, sans parler de sa vaste et enviable bibliothèque, ouverte aux universitaires du pays.

Sur le plan culturel, il aura également un impact important, car il a choisi, contrairement à ses prédécesseurs, de rester en Angleterre la majeure partie de son temps, ne se rendant dans le Dorset que pour les vacances, ce qui a donné naissance à la tendance des stations balnéaires en Grande-Bretagne.

Au cours de sa vie, il a également agrandi les résidences royales pour y inclure le palais de Buckingham, anciennement Buckingham House, qui servait de retraite à la famille, ainsi que le palais de Kew et le château de Windsor.

Plus loin, des projets scientifiques sont soutenus, notamment l'épopée du capitaine Cook et de son équipage lors de leur voyage en Australasie. C'est l'époque de l'expansion et de la réalisation de la portée impériale de la Grande-Bretagne, une ambition qui se traduit par des gains et des pertes au cours de son règne.

Lorsque George monte sur le trône, il découvre qu'il est confronté à une situation politique très différente de celle de ses prédécesseurs. L'équilibre des pouvoirs a changé et c'est désormais le parlement qui est aux commandes, tandis que le roi doit répondre à leurs choix politiques. Pour George, la pilule est amère à avaler et elle conduira à une série de gouvernements fragiles, car les intérêts contradictoires de la monarchie et de l'Union européenne se heurtent et se heurtent.Le Parlement européen a joué son rôle.

L'instabilité sera présidée par un certain nombre de personnalités politiques de premier plan, ce qui entraînera des démissions, la réintégration de certains d'entre eux et même des expulsions. La plupart des conflits politiques qui se sont déroulés ont eu pour toile de fond la guerre de Sept Ans, qui a entraîné un nombre croissant de désaccords.

La guerre de Sept Ans, qui avait commencé sous le règne de son grand-père, s'est achevée en 1763 par le traité de Paris. La guerre elle-même s'est inévitablement révélée fructueuse pour la Grande-Bretagne, qui s'est imposée comme une grande puissance navale et donc comme une puissance coloniale de premier plan. Au cours de la guerre, la Grande-Bretagne a gagné toute la Nouvelle-France en Amérique du Nord et a également réussi à capturer plusieurs ports espagnols, qui étaient des ports d'exportation.en échange de la Floride.

Pendant ce temps, en Grande-Bretagne, les querelles politiques se poursuivent, aggravées par la nomination par George de son mentor d'enfance, le comte de Bute, au poste de ministre en chef. Les luttes politiques intestines et les luttes entre la monarchie et le parlement continuent de s'envenimer.

Comte de Bute

En outre, la question urgente des finances de la Couronne allait également devenir difficile à gérer, avec des dettes s'élevant à plus de 3 millions de livres sous le règne de George, payées par le Parlement.

Alors qu'elle s'efforce d'éviter les dilemmes politiques dans son pays, la Grande-Bretagne est confrontée à un problème majeur : l'état de ses treize colonies d'Amérique.

Le problème de l'Amérique, tant pour le roi que pour le pays, se posait depuis de nombreuses années. En 1763, la proclamation royale a été publiée pour limiter l'expansion des colonies américaines. En outre, tout en essayant de faire face aux problèmes de trésorerie à l'intérieur du pays, le gouvernement a décidé que les Américains, qui n'étaient pas imposés, devraient contribuer au coût des défenses de leur patrie.

L'impôt prélevé sur les Américains a suscité de l'animosité, notamment en raison de l'absence de consultation et du fait que les Américains n'étaient pas représentés au parlement.

En 1765, le Premier ministre Grenville promulgue le Stamp Act, qui instaure un droit de timbre sur tous les documents dans les colonies britanniques d'Amérique. En 1770, le Premier ministre Lord North décide de taxer les Américains, cette fois au sujet du thé, ce qui conduit aux événements de la Boston Tea Party.

Boston Tea Party

En fin de compte, le conflit s'est avéré inévitable et la guerre d'indépendance américaine a éclaté en 1775 avec les batailles de Lexington et de Concord. Un an plus tard, les Américains ont exprimé clairement leurs sentiments lors d'un moment historique avec la Déclaration d'indépendance.

En 1778, le conflit a continué à s'aggraver grâce à la nouvelle implication de la France, rivale coloniale de l'Angleterre.

Le roi George III étant désormais considéré comme un tyran et le roi comme le pays ne voulant pas céder, la guerre s'éternise jusqu'à la défaite britannique de 1781, lorsque la nouvelle de la reddition de Lord Cornwallis à Yorktown parvient à Londres.

Après avoir reçu une telle nouvelle, Lord North n'a d'autre choix que de démissionner. Les traités qui suivront obligeront la Grande-Bretagne à reconnaître l'indépendance de l'Amérique et à rendre la Floride à l'Espagne. La Grande-Bretagne a été sous-financée et débordée, et ses colonies américaines ont disparu pour de bon. La réputation de la Grande-Bretagne est brisée, tout comme celle du roi George III.

Pour ne rien arranger, le marasme économique qui s'en est suivi n'a fait que contribuer à l'atmosphère fébrile.

En 1783, un personnage va contribuer à changer le destin de la Grande-Bretagne, mais aussi de George III : William Pitt le Jeune. Alors qu'il n'a qu'une vingtaine d'années, il devient un personnage de plus en plus important à un moment difficile pour la nation. Pendant qu'il est aux commandes, la popularité de George augmente également.

Pendant ce temps, de l'autre côté de la Manche, des grondements politiques et sociaux éclatent et conduisent à la Révolution française de 1789, au cours de laquelle la monarchie française est renversée et remplacée par une république. Ces hostilités menacent la position des propriétaires terriens et des détenteurs du pouvoir en Grande-Bretagne et, en 1793, la France a tourné son attention vers la Grande-Bretagne en lui déclarant la guerre.

La Grande-Bretagne et George III ont résisté à l'atmosphère fiévreuse des zélateurs de la révolution française jusqu'à ce que le conflit se termine par la défaite de Napoléon à la bataille de Waterloo en 1815.

Entre-temps, le règne mouvementé de George a également été le témoin de la réunion des îles britanniques en janvier 1801, sous la forme du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande. Cette unité ne s'est toutefois pas faite sans problèmes, George III ayant résisté aux tentatives de Pitt d'alléger certaines des dispositions légales à l'encontre des catholiques romains.

Une fois de plus, les divisions politiques façonnent les relations entre le parlement et la monarchie, mais le pendule du pouvoir penche désormais nettement en faveur du parlement, d'autant plus que la santé de George continue de décliner.

À la fin du règne de George, sa mauvaise santé l'a conduit à l'enfermement. Des crises antérieures d'instabilité mentale ont causé des dommages complets et irréversibles au roi. En 1810, il a été déclaré inapte à gouverner et le prince de Galles est devenu prince régent.

Le pauvre roi George III passera le reste de ses jours confiné dans le château de Windsor, l'ombre de lui-même, souffrant de ce que nous savons aujourd'hui être une maladie héréditaire appelée porphyrie, entraînant l'empoisonnement de tout son système nerveux.

Malheureusement, le roi n'a aucune chance de s'en sortir et, le 29 janvier 1820, il meurt, laissant derrière lui un souvenir quelque peu tragique de sa descente dans la folie et de son mauvais état de santé.

Jessica Brain est une rédactrice indépendante spécialisée dans l'histoire, basée dans le Kent et amoureuse de tout ce qui est historique.